Mondadori espère conclure en janvier la vente de sa filiale française
Le groupe italien Mondadori espère conclure en janvier la cession de sa filiale française de magazines à Reworld Media, opération qui devrait s’élever à 70-80 millions d’euros, a annoncé jeudi son patron, Ernesto Mauri. «Les négociations se passent bien, le délai sera court», a déclaré M. Mauri à Milan en marge d’une conférence Mid Cap au siège de Mediobanca.
Interrogé sur la possibilité que l’accord puisse être conclu avant la fin du mois, il a répondu: «Cela devrait être ainsi, nous l’espérons».
«Nous en sommes aux aspects légaux, parce que dans un contrat de ce type, la cession d’une entreprise comme celle-ci, les aspects légaux sont nombreux», a-t-il expliqué.
Il a précisé que les négociations portaient sur un chiffre proche «de l’estimation sortie dans les journaux, davantage vers le haut que le bas de la fourchette, entre les 70 et 80 millions d’euros».
Mondadori, propriété de la famille Berlusconi, est entré fin septembre en négociations exclusives avec le groupe français Reworld Media pour la cession de sa filiale.
Celle-ci compte plusieurs dizaines de magazines thématiques et de sites internet associés, comme Auto Plus, Pleine Vie, Top Santé, Biba, Grazia, Closer, Télé Star, Le Chasseur Français, Science et Vie.
Début novembre, M. Mauri avait affirmé que Reworld Media était «très déterminé» à procéder au rachat.
Mais cette vente suscite l’inquiétude des salariés du numéro 3 de la presse magazine dans l’Hexagone. Ils estiment que le projet met en danger les 700 emplois de Mondadori France (plus des centaines de pigistes).
Ils ont mené en décembre un mouvement de grève et ont aussi conduit plusieurs actions pour tenter de sensibiliser les pouvoirs publics à leur cause.
Selon eux, une telle cession serait «une catastrophe pour les salariés de Mondadori France et aussi pour toute la presse écrite».
Ils reprochent à Reworld (qui possède déjà des magazines comme Auto Moto, Marie France ou Maison et Travaux) d’avoir construit son modèle sur la «confusion entre espaces publicitaires et contenus éditoriaux», les équipes rédactionnelles étant réduites à la portion congrue, au profit du recours à des sous-traitants non-journalistes.
Reworld a assuré de son côté que cette acquisition visait «à développer un groupe média international majeur, détenteur de marques média qualitatives à fort potentiel, ainsi qu’à associer des compétences complémentaires (…) afin de faire face aux défis du nouvel environnement de marché».
Concernant le secteur du livre, alors qu’on l’interrogeait sur la possibilité que Mondadori rachète des activités à l’étranger, M. Mauri a souligné: «Bien sûr, notre objectif est de nous orienter toujours plus vers des activités moins sensibles au tsunami du numérique, donc plus de livres et aussi plus de numérique, puisque c’est une activité qui croît».
«Dans le secteur des livres, les pays les plus importants sont trois: le Royaume-Uni, la France et l’Espagne», a-t-il précisé.
(Avec AFP)
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