Monnier Paris se lance dans le SaaS avec GaiaSuite
Dès le rachat de Monnier Frères en 2020, Diaa Elyaacoubi voulait faire de l’enseigne un acteur phare de la fashion tech. Une promesse qui a poussé Monnier, devenu Monnier Paris, à explorer le live shopping, la vente de NFTs ou encore l’organisation de défilés sur Decentraland. Mais en coulisse, cette révolution tech prenait une forme bien plus concrète : une plateforme SaaS omnicanale à destination de l’ensemble des acteurs du luxe, de la fashion et du lifestyle. Nommée GaiaSuite, elle a été officiellement lancée début mai comme un spin-off de Monnier Paris.
Une approche best-of-suite pour diviser par 5 les coûts des marchands
« Depuis vingt ans, la transformation digitale est de moins en moins linéaire : à la boutique et au department store s’est ajouté le site Web, puis se sont développés en parallèle les réseaux sociaux et les marketplaces, et maintenant les environnements immersifs liés au gaming ou au métavers, sans oublier le live shopping ou le social selling… Nous voulons offrir aux marchands une plateforme qui permet de répondre aux problématiques nées de cette multiplication des canaux et de cette complexification des parcours d’achat », explique Diaa Elyaacoubi.
Gestion des fiches produits, des stocks, des échanges avec les clients, des données, des campagnes publicitaires… Par son approche best-of-suite, GaiaSuite prend la forme d’une plateforme SaaS modulaire. Les marchands pourront utiliser différentes briques reliées entre elles par des connecteurs facilitant la circulation de l’information et l’entraînement de fonctionnalités basées sur l’IA, tout en offrant une expérience utilisateur uniforme.
De quoi éviter, selon Diaa Elyaacoubi, de multiplier le nombre d’outils utilisés, limitant l’explosion des coûts d’intégration et de maintenances, ou la nécessité de former, et reformer en cas de départ, des collaborateurs devenant experts dans l’utilisation de chaque solution : « À mon arrivée chez Monnier, nous avions une trentaine de briques technologiques différentes, qui ne communiquaient pas entre elles et dont l’utilisation nécessitait un long apprentissage. Monnier a été un laboratoire pour développer GaiaSuite. La rationalisation de notre stack nous a permis de diviser par cinq les coûts et de réinvestir dans le développement et l’amélioration de la solution.»
Pour s’adapter à l’héritage technologique de chaque marchand, GaiaSuite promet d’être totalement agnostique : « Nous sommes compatibles avec les solutions de front comme Shopify ou Prestashop, mais aussi avec un maximum de logisticiens, de PIM / DAM, de CRM et bien sûr de marketplaces. Tout doit être connecté si l’on veut garder la traçabilité de l’information », indique le CEO de Monnier Paris.
Déjà une dizaine de clients dans le luxe, la fashion et le lifestyle
« Aujourd’hui, les marchands doivent adresser une trentaine de canaux différents, sur lesquels ils vendent des dizaines et des dizaines de références, avec à chaque fois le besoin de renseigner des centaines d’attributs. L’automatisation de la création des fiches produits, de la génération de textes en plusieurs langues et de leur diffusion fait gagner un temps précieux aux équipes et permet de lancer de nouveaux canaux beaucoup plus rapidement. Mais nous facilitons aussi la gestion des problèmes par le service client, qui peut identifier rapidement s’il y a une erreur du côté du logisticien, ou si l’augmentation des retours est liée à un problème de référencement de la taille sur un site », ajoute Diaa Elyaacoubi, évoquant différents cas d’usages concrets, qui permettent de démultiplier la productivité des équipes.
Selon elle, il est indispensable de proposer une plateforme unique réunissant tous les métiers, de l’e-commerce au support client, en passant par le merchandising, la logistique et le social media, alors que le poids des ventes digitales va passer de 10 à 30% de l’activité totale des marchands. « Ils vont devoir s’équiper du bon moteur pour réussir à prendre ce courant ascendant. Le taux d’équipement en solutions IT des entreprises du secteur du luxe et du lifestyle devrait ainsi passer de 10 à 25% dans les années à venir. C’est un énorme marché. »
Diaa Elyaacoubi revendique déjà une dizaine de clients, dont le chiffre d’affaires va de 50 à 500 millions d’euros. Si elle focalise ses efforts sur les secteurs du luxe, de la fashion et du lifestyle pour faciliter le “go-to-market”, elle ne refuse pas l’idée d’adresser les problématiques d’autres secteurs à l’avenir.
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