Rachat de Marianne : CMI France « prend acte » de l’arrêt des négociations avec Lefranc
Le groupe CMI France a annoncé samedi « prendre acte de l’arrêt des négociations » pour la revente de l’hebdomadaire Marianne à l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc. Cette décision intervient après le rejet de l’offre par la Société des Rédacteurs de Marianne (SRM).
Dans un communiqué, le groupe de médias (Elle, Télé 7 jours…) affirme : « CMI France prend acte de ce que les discussions avec M. Lefranc sont terminées » et déplore « une situation inédite (qui) place le magazine dans une conjoncture incertaine ».
Une seconde tentative avortée
Cette rupture marque un nouvel échec dans la recherche d’un repreneur pour Marianne. En juillet dernier, une première tentative de cession à Pierre-Édouard Stérin avait échoué en raison du rejet de la rédaction, qui lui reprochait des affinités idéologiques avec l’extrême droite, évoquées par certains médias.
Jean-Martial Lefranc, entrepreneur issu de l’industrie du jeu vidéo, avait proposé une offre de reprise à 8,5 millions d’euros. Cependant, la SRM a exprimé mardi ses réserves quant à l’indépendance éditoriale du titre et la viabilité financière de cette proposition, notamment après le retrait d’un investisseur clé.
L’entourage de Jean-Martial Lefranc a dénoncé « la radicalité » de la rédaction, estimant que cette « attitude » rendait impossible « une reprise sereine et constructive de Marianne à date ».
Un avenir incertain pour Marianne
Face à cette impasse, CMI France se dit déterminé à trouver une solution pérenne pour l’hebdomadaire. « Le groupe examinera toutes les solutions envisageables », précise le communiqué, soulignant sa volonté de travailler « en concertation avec la direction du magazine ».
CMI, propriétaire de Marianne depuis 2018, prévoit d’annoncer prochainement « les grandes orientations qui pourraient être retenues » pour l’avenir du titre.
Des chiffres en baisse
En 2023, Marianne a enregistré une diffusion de 129 000 exemplaires, en recul de 1,3 % par rapport à 2022, selon l’ACPM. Le titre reste loin derrière ses concurrents, Le Point (291 000 exemplaires, -1,5 %), L’Obs (190 000, -7 %) et L’Express (144 000, -5 %).
La situation financière de l’hebdomadaire est également préoccupante : avec un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, Marianne a perdu 3 millions d’euros en 2023.
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