Rachida Dati, bis repetita à la culture
Rachida Dati, qui veut conquérir Paris en 2026, a été reconduite samedi rue de Valois dans le gouvernement Barnier. Poursuivra-t-elle ses projets de réforme ?
Avant la démission du gouvernement Attal, celle qui faisait partie des ministres les plus populaires misait sur des réformes de poids pour appuyer sa course à la mairie de Paris, qu’elle avait « toujours en tête », selon son entourage.
Restrictions budgétaires et législatives anticipées obligent, la plupart des annonces et projets lancés tambour battant n’ont pas vu le jour, à l’image de la fusion de l’audiovisuel public.
Budget amputé
Amputé de 204 millions d’euros dans le cadre du plan d’économies gouvernemental de 10 milliards, après cinq années de hausse, la culture voit son budget en réduction. Parmi les institutions qui en ont fait les frais, l’Opéra de Paris et la Comédie française ont perdu respectivement 6 et 5 millions d’euros.
Et les perspectives pour 2025 ne s’annoncent pas meilleures : le budget de la culture resterait stable en valeur absolue et donc baisserait, compte tenu de l’inflation, selon un document détaillant les plafonds de dépenses envisagés, reçu par les commissions des Finances du Parlement jeudi.
Rachida Dati avait fait de la fusion de l’audiovisuel public (France télévisions, Radio France, France Médias Monde – RFI, France 24 – et l’Institut national de l’audiovisuel) son cheval de bataille, pour rendre l’ensemble « plus puissant, plus efficace », comme une sorte de « BBC à la française ».
Mais cette réforme, prévue à l’horizon 2026, s’est heurtée à une grève et à un report de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale, la question du financement restant entière depuis la fin de la redevance en 2022.
Depuis 2022, les chaînes et radios publiques sont financées grâce à un prélèvement sur une fraction de la TVA. Ce système prend fin en décembre 2024. Cela semble être la question prioritaire pour la ministre. Quant au projet de fusion, le gouvernement aura-t-il à cœur de remettre le sujet à l’ordre du jour ?
De son côté, le syndicat des radios indépendantes (Sirti) demande « instamment à la ministre de la Culture une grande loi audiovisuelle qui laisse une large place à la radio, ainsi que des aides publiques équitables entre les différents types de radio ». Selon le Sirti, cette réforme devrait aborder les questions de la taxation des plateformes, du développement de la diffusion en DAB+, la transparence des investissements publicitaires des institutions et collectivités, les quotas de musique francophone ou les mentions légales inadaptées au média radio.
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