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Reprise de La Provence : le conseil d’administration approuve l’offre de l’armateur CMA CGM

Reprise de La Provence : le conseil d’administration approuve l’offre de l’armateur CMA CGM
L’offre de l’armateur CMA CGM, candidat à la reprise des 89 % des parts de l’homme d’affaires Bernard Tapie dans le groupe de presse régionale La Provence, a été validée lundi 9 mai 2022 par son conseil d’administration, malgré les deux votes contre de NJJ, la holding de Xavier Niel, déclarés invalides.
 
Un feu vert qui «met fin à une attente difficile pour les salariés»
«L’offre a été agréée à l’unanimité des votes exprimés, soit 2 sur 5», a indiqué à l’AFP le président du conseil d’administration et PDG du groupe La Provence, Jean-Christophe Serfati.
Dans un communiqué, l’armateur CMA CGM, basé à Marseille, s’est félicité que son projet ait «obtenu ce jour l’agrément du conseil d’administration du groupe La Provence», ce qui «met fin à une attente longue et difficile pour les salariés, dont les représentants souhaitaient» cet agrément.
 
La holding de Xavier Niel dénonce un «passage en force»
De son côté, NJJ, la holding du fondateur de Free, Xavier Niel, également candidate au rachat de La Provence, a dénoncé un «passage en force», laissant entendre qu’elle étudiait d’éventuelles poursuites judiciaires. Sur les cinq administrateurs, seuls quatre ont en fait voté. Parmi eux, deux représentants de Groupe Bernard Tapie (GBT), en liquidation judiciaire depuis 2020, ont approuvé l’offre de reprise de CMA CGM : le PDG de La Provence, Jean-Christophe Serfati, et la secrétaire générale du groupe, Virginie Layani. Absent, le troisième représentant de GBT, Stéphane Tapie, fils aîné de l’homme d’affaires décédé en octobre, n’a pas pu voter car il avait donné son pouvoir à un administrateur d’Avenir Développement, ce qui est «statutairement impossible» d’après une source proche du dossier.
 
Des votes écartés car ils manifestaient un «conflit d’intérêts»
Du côté d’Avenir Développement, la filiale de NJJ qui détient les 11% restants de La Provence et convoite également le groupe, les deux administrateurs «n’ont pas agréé ce projet de cession, ce qui le rend caduque», a précisé la holding dans un communiqué. Mais «le président du conseil d’administration a choisi de réfuter chacun des votes négatifs», ajoute le document. «On leur a demandé de s’abstenir ou de voter», a confirmé Jean-Christophe Serfati à l’AFP. Dans la mesure où ils ont voté contre, nous avons écarté ces votes car cela «manifestait le conflit d’intérêts» d’Avenir Développement, a-t-il estimé, en se référant à l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 7 avril. Cette dernière avait en effet considéré qu’il existait de «manière incontestable» un «conflit d’intérêts» pour Avenir Développement, à la fois candidat au rachat de La Provence et ayant la capacité de s’opposer à l’entrée au capital de son concurrent CMA CGM en vertu d’un droit d’agrément classique dans les entreprises de presse. «Ce choix (de M. Serfati), contraire à la fois au droit et à la réalité des débats, s’assimile à un passage en force qui ne fait que redoubler nos craintes pour la suite. Nous le contestons donc formellement», a souligné NJJ dans son communiqué.

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