Salesforce achète Slack et se relance dans la course contre Microsoft
Salesforce, le spécialiste des technologies de relation client, s’est offert Slack pour près de 28 milliards de dollars, une acquisition qui le place en meilleure position pour concurrencer Microsoft, mais ne le dispensera sans doute pas d’autres investissements s’il veut faire de l’ombre au géant informatique. C’est le plus gros rachat de l’histoire du groupe fondé en 1999.
La transaction, en numéraire et actions, valorise la messagerie d’entreprise à 27,7 milliards de dollars, selon un communiqué publié mardi. «Nous sommes faits l’un pour l’autre» a déclaré Marc Benioff, le PDG et fondateur de Salesforce. «Ensemble, nous allons façonner le futur des logiciels d’entreprises et transformer la façon de travailler dans le monde du tout numérique». Marc Benioff a fait de sa société une référence des logiciels de gestion pour les entreprises, et aussi un monument de San Francisco, la tour Salesforce étant le plus haut gratte-ciel de la ville aux portes de la Silicon Valley. L’homme d’affaires, qui a racheté en 2018 le célèbre magazine américain Time, est aussi connu pour sa vision – devenue banale – de la plateforme en tant que service sur abonnement. «J’ai regardé Slack grandir depuis six ans. Pour être honnête, ils me rappellent une autre super entreprise : Salesforce !», a-t-il raconté pendant une conférence aux analystes mardi. «Je les vois par la fenêtre, ils sont juste à côté, on se fait coucou avec Stewart Butterfield», le patron de Slack.
La transaction, en numéraire et actions, valorise la messagerie d’entreprise à 27,7 milliards de dollars, selon un communiqué publié mardi. «Nous sommes faits l’un pour l’autre» a déclaré Marc Benioff, le PDG et fondateur de Salesforce. «Ensemble, nous allons façonner le futur des logiciels d’entreprises et transformer la façon de travailler dans le monde du tout numérique». Marc Benioff a fait de sa société une référence des logiciels de gestion pour les entreprises, et aussi un monument de San Francisco, la tour Salesforce étant le plus haut gratte-ciel de la ville aux portes de la Silicon Valley. L’homme d’affaires, qui a racheté en 2018 le célèbre magazine américain Time, est aussi connu pour sa vision – devenue banale – de la plateforme en tant que service sur abonnement. «J’ai regardé Slack grandir depuis six ans. Pour être honnête, ils me rappellent une autre super entreprise : Salesforce !», a-t-il raconté pendant une conférence aux analystes mardi. «Je les vois par la fenêtre, ils sont juste à côté, on se fait coucou avec Stewart Butterfield», le patron de Slack.
Slack propose une plateforme avec des outils pour collaborer en ligne sur des projets entre collègues. La société cotée depuis juin 2019 a bien profité de la montée en flèche du télétravail. Salesforce compte intégrer la technologie de Slack dans son propre logiciel, utilisé par les équipes de ventes et de marketing de nombreuses grandes entreprises dans le monde. Ce rachat est surtout le moyen de rester dans la course face à Microsoft, qui domine avec Amazon le cloud mondial (informatique à distance) et dont les services numériques pour les sociétés (le cloud Azure, les outils d’Office 365 et la messagerie Teams) ont aussi le vent en poupe grâce à la pandémie. «Malgré la compétition ardue de Microsoft, Slack est clairement un succès», a noté l’analyste Dan Ives de Wedbush. «Si Salesforce veut s’étendre au-delà de sa mine d’or des départements de ventes et marketing des entreprises, c’était maintenant ou jamais. C’est un véritable coup de semonce pour Microsoft». Salesforce domine largement le marché des logiciels de gestion de la relation client. Mais Microsoft lui a damé le pion en rachetant le réseau professionnel LinkedIn et se partage le secteur de la bureautique avec Google (Outlook versus Gmail, par exemple). Le groupe a connu une forte croissance ces dernières années, récemment renforcée par les mesures sanitaires et les confinements, qui ont accéléré la transition numérique des entreprises. Salesforce, qui vaut près de 220 milliards de dollars, a dépassé IBM en capitalisation boursière fin 2018, et Oracle en juin dernier. Il vient de réaliser un trimestre «record», selon son emphatique patron, avec 5,4 milliards de chiffre d’affaires engrangé d’août à octobre (+20% sur un an), pour 1,1 milliard de bénéfice net. «Aucune autre entreprise de logiciel ne croît à cette vitesse», a répété Marc Benioff. En 2019, Salesforce a acquis Tableau Software, une société spécialisée dans l’analyse de mégadonnées (big data), pour une valeur de 15,7 milliards de dollars. Et ce n’est pas fini, selon l’analyste Patrick Moorhead. «Salesforce cherche maintenant à concurrencer Microsoft sur un nouveau terrain, celui de la collaboration en ligne. Cela ne va pas être facile et cela pourrait nécessiter des investissements supplémentaires dans la vidéo et la productivité individuelle». «Je ne pense pas que les clients de Microsoft vont abandonner Teams et le remplacer par Slack. Ou alors ils l’auraient fait quand Microsoft était plus vulnérable», a-t-il ajouté. En juillet, Slack a déposé une plainte pour concurrence déloyale devant la Commission européenne contre Microsoft, l’accusant de forcer la main des utilisateurs de ses outils Office en leur imposant la messagerie Teams. «Avec le Covid-19, le marché a porté Teams à des niveaux records tandis que Slack a souffert de son absence de visioconférence», avait rétorqué un porte-parole du groupe de Seattle. Slack a vu ses revenus progresser de 49% sur un an pour les mois de mai, juin et juillet, à 216 millions de dollars, et a nettement réduit ses pertes à seulement 68 millions.
(Avec AFP)
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