Scission de Vivendi : les actionnaires tranchent aujourd’hui, plan social chez Canal+
Ce lundi, une assemblée générale décisive se tiendra au théâtre des Folies Bergère à Paris. Les actionnaires de Vivendi devront se prononcer sur la scission du groupe en quatre entités indépendantes. Cette décision intervient alors que Canal+ annonce un plan social majeur, avec la suppression de 250 postes et le retrait de ses chaînes payantes de la TNT en 2025.
Plan social chez Canal+ : 250 postes supprimés
Trois résolutions seront soumises au vote des actionnaires. Elles concernent la séparation de Canal+, Havas et Louis Hachette Group, qui deviendraient indépendants et introduits en Bourse sur des places internationales : Londres pour Canal+, Amsterdam pour Havas, et Paris pour Louis Hachette Group.
Canal+, acteur central de cette scission, a choisi de se recentrer sur ses offres numériques et internationales. Jeudi, le groupe a annoncé le retrait de ses chaînes payantes de la TNT (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète+) d’ici juin 2025, pour alléger ses coûts face à un marché de plus en plus concurrentiel. Vendredi, une réduction de 250 postes a été confirmée, dont 150 liés à l’arrêt de la chaîne C8 en février prochain, selon l’intersyndicale.
Lors d’un comité social et économique (CSE) réuni vendredi, « les élus de Canal+ ont appris avec consternation le choix de la direction de faire un plan social, concernant 150 postes (CDI, CDD, pigistes et intermittents) liés à l’arrêt de la chaîne C8 et 100 autres additionnels » au sein du groupe, détaille l’intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT et +Libres (syndicat autonome) dans un communiqué. « Nous sommes en total désaccord avec ces décisions. De plus, aucun argument économique ne justifie ce plan social additionnel » de 100 personnes, estiment ces organisations. Sollicitée par l’AFP, la direction du groupe n’a pas réagi.
Objectif : maximiser le potentiel des filiales
Si le plan est validé, Vivendi sera scindé dès le 16 décembre. Chaque actionnaire recevra une action Canal+, une action Havas et une action Louis Hachette Group, tout en conservant son action Vivendi. « Le cours de Vivendi s’ajusterait », a précisé le groupe, qui valorise actuellement ses activités à 8,9 milliards d’euros.
Selon Vivendi, cette scission vise à « libérer pleinement le potentiel de développement de l’ensemble de ses activités », tout en corrigeant une « décote de conglomérat très élevée » qui pénalise ses filiales.
Des oppositions persistantes
Le projet n’est pas sans contestation. Le fonds activiste CIAM s’oppose vivement à cette restructuration, dénonçant un risque de renforcement du contrôle de Vincent Bolloré sur les nouvelles entités sans obligation de lancer d’offre publique. Une mobilisation est également prévue lundi devant les Folies Bergère, visant à dénoncer l’influence de Bolloré sur les médias français.
Vincent Bolloré, à la tête de Vivendi depuis 2014, récuse toute idéologie derrière ses choix stratégiques. Toutefois, l’avenir du groupe et de ses filiales se jouera dans cette assemblée, dont les résultats pourraient redéfinir le paysage médiatique français.
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