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TF1/M6 : l’Autorité de la concurrence se penche sur le poids du futur géant face aux acteurs numériques

TF1/M6 : l’Autorité de la concurrence se penche sur le poids du futur géant face aux acteurs numériques
L’Autorité de la concurrence a annoncé vendredi l’ouverture d’une «phase d’examen approfondi» de la fusion du groupe de télévision TF1 avec son concurrent M6, une seconde étape pour ce projet très contesté qui bouleverse la télévision française.
Un regroupement de TF1, propriété du groupe Bouygues, et de M6 (mis en vente par l’Allemand Bertelsmann), aurait pour effet de créer un géant français sur le marché des droits audiovisuels, de la distribution de chaînes et de la publicité télévisuelle, avec environ 75% du chiffre d’affaires français de ce dernier secteur. 
La nouvelle entité détiendrait «des parts de marché parfois importantes» dans ces domaines, concède l’Autorité dans un communiqué. 
Cette dernière veut désormais poursuivre «son analyse de l’impact du développement des nouveaux usages en matière de consommation de services audiovisuels et de la pression concurrentielle exercée par les opérateurs digitaux mise en avant par les parties à l’opération». 
En clair, l’institution doit examiner si l’essor de la publicité numérique,largement captée par les géants américains du web, va redéfinir le marché de la publicité vidéo et réduire la part de marché des chaînes de télévision.
Après analyse et consultations, l’Autorité définira les «remèdes» permettant d’atténuer les éventuelles atteintes à la concurrence, par exemple une cession de chaînes ou la séparation des régies publicitaires. 
Pour prendre les devants et se conformer à la réglementation sur l’audiovisuel qui impose un maximum de sept fréquences nationales pour un même groupe, TF1 et M6 ont déjà annoncé fin février qu’ils céderaient deux petites chaînes de la TNT à Altice Media (BFM, RMC), qui se pose ainsi en challenger du futur géant du PAF, et rendraient la fréquence TNT de Paris Première. 
Opposé au projet annoncé en mai 2016, l’opérateur Free avait lancé une série de recours contre cette instruction, sans succès pour le moment. Le rapporteur public du Conseil d’Etat s’est prononcé mardi pour un nouveau rejet des requêtes en raison du «caractère purement préparatoire» de l’instruction.
L’examen approfondi par l’Autorité de la concurrence dure «en principe» 65 jours, hors négociations sur les engagements complémentaires. Sa décision est attendue à l’automne 2022, pour une éventuelle réalisation de la fusion, qui doit également être validée par l’Arcom (ex-CSA), début 2023.

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