Thomas Sotto : « La matinale de RTL, un challenge qui ne se refuse pas »
Recrue vedette de la rentrée de RTL qui l’a chipé à France 2, Thomas Sotto n’a même pas réfléchi une « demi-seconde » avant d’accepter de présenter sa matinale.
Pourquoi avoir quitté Télématin et France 2 pour RTL ?
Thomas Sotto : « Ça fait partie des challenges qui ne se refusent pas. RTL, c’est une maison incroyable, avec une histoire. Donc, quand on vous appelle en plein mois de juillet en vous disant « La matinale de RTL, ça t’intéresse ? », vous dites oui. C’était une surprise totale et le temps de réflexion a été inférieur à la demi-seconde ! J’étais à Télématin, tout se passait très bien, l’émission marchait : avoir ce genre de choix, c’est un privilège d’enfant gâté. »
Votre recrutement marque les ambitions de RTL face à la domination de France Inter. Est-ce une pression supplémentaire ?
T.S. : « Non, car la pression on se la met tout seul sur une quotidienne. C’est ce qu’on aime, c’est pour ça qu’on se lève la nuit. C’est vrai qu’on a des auditeurs à reconquérir mais je n’y pense pas tous les jours. Ce que je me dis, c’est : comment fabriquer la meilleure matinale possible et la faire progresser ? Le truc, c’est d’être rigoureux et de prendre du plaisir, de réveiller les gens sur leurs deux jambes, celle de l’information et celle du plaisir. »
En juillet, une enquête de Télérama pointait votre « management vécu comme toxique » à Télématin. Cela a-t-il joué dans votre départ ?
« Pas du tout. Mais du point de vue personnel, intime, ça a été d’une violence inouïe. Une quotidienne, c’est beaucoup de pression, c’est une lessiveuse, une machine de stress pour tout le monde. Je ne suis pas parfait : est-ce qu’une ou deux fois, j’ai pu blesser des gens ? Peut-être. Mais ce n’est pas du tout une généralité, ça ne reflète pas la réalité, donc j’ai trouvé ça extrêmement blessant et très injuste. Ma porte est toujours ouverte, donc je m’étonne de la méthode qui consiste à aller raconter des choses sous couvert d’anonymat. »
Quel bilan tirez-vous de vos trois ans à Télématin ?
T.S. : « C’était une super expérience. Quand Delphine Ernotte et Stéphane Sitbon-Gomez (présidente et numéro 2 de France Télévisions, Ndlr) me l’ont proposée, je leur ai dit : D’accord, mais je veux qu’on puisse retravailler la grille. On a changé beaucoup de choses, on n’a pas gardé tout le monde – ce qui est à l’origine de certaines rancœurs -, et on a recréé une dynamique sur une émission qui était en train de se faire dévorer par la matinale de BFM. Télématin, c’est une marque incroyable: on a réussi à ne pas faire fuir ceux qui étaient là depuis des années et à recruter du public. »
Comment succède-t-on à Yves Calvi, qui a animé la matinale de RTL pendant 10 ans ?
T.S. : « Dix ans, ça force le respect. Yves nous laisse un patrimoine, à nous de le renforcer, on ne part pas d’une feuille blanche. Entre nous, l’équipe, ça fonctionne, je crois que ça s’entend. Amandine (Bégot, la coprésentatrice, Ndlr) a sa personnalité, moi la mienne, et ça matche bien.”
Quels sont les objectifs d’audience face à la puissante matinale de France Inter ?
T.S. : « C’est de progresser mais on sait que c’est très long. Je n’ai pas de problème à dire que si dans un an la matinale recule, ce sera mon échec. Mais il faut plusieurs mois, voire une saison pour l’installer. Avant, toute analyse dans un sens ou l’autre serait prématurée. »
La présence de la pub n’est-elle pas un handicap insurmontable face au service public ?
T.S. : « Je ne crois pas. Depuis que je suis gamin, j’écoute des radios privées. Donc, la pub, je crois qu’on l’intègre. Après, il y a un volume de pub au-delà duquel l’auditeur se dit: « Ah, c’est long+ », donc il faut y faire attention. Est-ce que France Inter a un avantage concurrentiel à la base parce qu’elle a plus d’émetteurs et pas de pub ? Évidemment. Mais les auditeurs, on n’ira pas les gagner parce qu’on aura une minute de pub de moins, mais parce qu’ils trouveront ce qu’on raconte intéressant. »
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