Le mensuel féminin «éclectique», lancé en juin 2011 par Elisabeth Lefebvre (voir archive), va cesser de paraître au-delà de son cinquième numéro, en vente jusqu’en juin. Sa société éditrice, Bruxelles Paris Médias, va être prochainement mise en règlement judiciaire. Selon Elisabeth Lefebvre, le magazine a dû faire face à plusieurs types de problèmes : «Quand nous avons lancé le numéro zéro en 2010, nous avions fait le pari que l’on était en fin de crise. Nous avions visiblement sous-estimé l’ampleur des changements qui étaient à l’œuvre sur le marché». Alors qu’un imprimeur belge lui avait donné son accord pour accompagner le développement du magazine, la créatrice de Biba, d’Atmosphère et des «Côtés» s’est retrouvée seule actionnaire d’«éclectique» dès le premier numéro. Des contacts avaient été pris avec plusieurs groupes étrangers qui voulaient s’implanter en France, mais ceux-ci ont finalement «préféré investir sur Internet plutôt que dans un magazine papier».
En plus du manque de visibilité qui est désormais la règle pour tous sur le marché publicitaire, «éclectique» a aussi souffert de ne pas appartenir à un groupe de presse avec un portefeuille de titres diversifié : «Les tarifs publicitaires se sont dégradés et, si l’on n’arrive pas avec une proposition multiple, on a encore moins de chance d’atteindre le volume minimum demandé par les annonceurs pour être intégré par les agences dans les plans média. A plus forte raison quand on n’a pas encore eu le temps de construire des CPM très précis. Les délais de paiement très longs pratiqués par certaines agences ont aussi contribué à accroître nos problèmes de trésorerie», indique-t-elle.
Même si la décision de suspendre le titre a été difficile à prendre, tout n’est pas noir dans cette expérience : «Des annonceurs comme Chanel, L’Oréal ou Clarins nous ont fait confiance dès la première année. Une agence comme ZénithOptimedia a aussi été très à l’écoute. Avec d’autres, cela a été beaucoup plus compliqué… Nous avons quand même eu la satisfaction d’avoir trouvé une formule rédactionnelle que beaucoup de gens ont trouvé intéressante et de travailler avec une équipe très motivée ».
En plus d’«éclectique», Elisabeth Lefebvre édite depuis 5 ans en Belgique Juliette & Victor Magazine. Ce bimestriel destiné «aux Français qui vivent en Belgique et aux Belges qui ont des affinités avec la France» a lui aussi mis quelques années à s’implanter sur un marché certes moins concurrentiel que le marché français. «Il commence à bien marcher», affirme-t-elle.
