|

Anne-Françoise Stasser (Sup de Pub) : « Il faut faire rêver car c’est le propre de l’être humain »

Anne-Françoise Stasser (Sup de Pub) : « Il faut faire rêver car c’est le propre de l’être humain »
La publicité doit remplir aujourd’hui tous les rôles, dans une société comme la nôtre où les critères sont devenus plus exigeants.

La neuvième édition The Brand Immersion organisée par le Club des Annonceurs rassemblera les acteurs de la communication, du marketing et de la gestion de marque autour d’une question : « Faire rêver ou faire face : les communicants vont-ils dans le mur ? ». Anne-Françoise Stasser, directrice de Sup de Pub, détaille sa vision du sujet.

« Faire rêver ou faire face, les communicants vont-ils dans le mur ? » Qu’est-ce que cela vous évoque quand on est une marque d’enseignement supérieur comme Sup de Pub ?

Anne-Françoise Stasser : Un sentiment d’humilité en même temps qu’un sentiment puissant d’avoir un rôle certain à jouer auprès de la jeune génération. Bien sûr qu’il faut toujours faire rêver pour nourrir les imaginaires de chacun d’entre eux mais bien sûr qu’il faut faire face quand on parle communication. Il faut pouvoir concilier aspirations, inspirations, responsabilités et agilité. La société d’aujourd’hui n’est pas plus facile ni plus difficile que celle d’hier, elle est différente, mouvante. Les nouvelles technologies ont changé la donne et fait avancer tout, plus vite. Notre façon d’enseigner doit s’en imprégner, évoluer, se questionner, s’adapter, s’imposer, être agile et force de propositions.

Pourquoi avez-vous choisi de partager votre vision sur ce sujet à l’occasion de The Brand Immersion ?

A-F.S. : Parce que nous sommes au cœur de la question. Nous enseignons auprès d’une jeune génération, cette Gen Z dont on dit tant qu’elle est à la fois changeante, émouvante, étonnante, épatante, déroutante, fragile, et remplie de valeur. Cette vision est à partager avec eux autant qu’elle doit être drivée par eux. Nous formons ces futurs communicants de demain dans un monde où exercer ce métier devient à la fois plus complexe mais aussi plus challengeur, démultiplié. Ces jeunes ont presque un devoir de parole dans un contexte où tout est tourné vers eux. Et leur regard est un puits d’apprentissage infini pour tous.

« Faire rêver ou faire face », que choisissez-vous ?

A-F.S. : Il n’y a pas vraiment de choix. La publicité doit remplir aujourd’hui tous les rôles, dans une société comme la nôtre où les critères sont devenus plus exigeants. On veut communiquer en prenant soin de son environnement, des autres, en véhiculant des valeurs et des messages sereins et sains, parfois même en y apportant de l’humour, et dans un même temps bien sûr, dénoncer, guider, apporter réconfort, rêve et imaginaire. Il faut faire rêver car c’est le propre de l’être humain que de se ressourcer en poussant loin dans son imaginaire pour mieux faire face au quotidien, aux actualités qui nous rattrapent. À l’instar d’un Confucius qui aurait toute sa place aujourd’hui, il faut vivre pleinement le jour présent en espérant le meilleur pour éviter le pire.

Dans un contexte où 55% des Français ont une opinion négative de la publicité, quelle responsabilité les marques et les médias doivent-ils assumer, selon vous, pour rétablir la confiance sans risquer d’aggraver le fossé entre discours et réalité ?

A-F.S. : La publicité a toujours plus ou moins souffert d’une image mitigée. Aujourd’hui qu’elle est à la fois banalisée et prise à partie pour tout, il est normal qu’elle soit dans le viseur des Français. C’est l’indice de confiance qui est à redonner de toute urgence, et pour cela, les marques doivent s’emparer des desirata de toutes les générations et aller sur leurs terrains de jeu : écologie, famille, santé, bonheur… avec talent, humour, doigté et bienveillance. Des valeurs devenues de véritables credo de vie. Les défis sont multiples pour les marques et leur identité. Elles doivent se mouvoir dans un contexte écolo-social et économique dantesque en repensant leurs stratégies. Les médias doivent emprunter le même chemin, avec une ligne de conduite exemplaire : la chasse aux fake news, une meilleure gestion des réseaux sociaux, plus d’impartialité dans l’information. Tout en privilégiant qualité au lieu de quantité.

*Étude 2024 Viavoice/Le Club « les Français, la publicité et l’intérêt collectif »

La rédaction de The Media Leader n’a pas participé à la rédaction de ce contenu.

La newsletter

Toute l'actualité des médias et de la publicité chaque jour

S'inscrire gratuitement
Newsletter
Adwanted Inscription