Il y a 40 ans, le 4 novembre 1984, Canal+ lançait sa première diffusion, inaugurant une nouvelle ère pour le paysage audiovisuel français. Pionnière des chaînes privées et payantes, elle a rapidement imposé son ton audacieux et son approche innovante, marquant des générations de téléspectateurs. L’occasion pour Michel Denisot de revenir sur ses 30 années au cœur de la chaîne avec la publication de son livre « Toute première fois » (Flammarion).
Dans une France où la télévision était jusqu’alors dominée par trois chaînes publiques, l’idée de créer une chaîne payante, axée sur les films récents, le sport et les émissions de divertissement, relevait de la provocation. Canal+ a incarné dès ses débuts une alternative, un espace de liberté et d’innovation, avec pour mission de secouer le paysage audiovisuel. La chaîne se démarque en se dotant d’une grille de programmes inédite et en instaurant un ton unique, souvent provocant, qui tranche avec le sérieux des chaînes publiques.
L’arrivée de figures comme celles de Michel Denisot, a contribué à forger l’identité de la chaîne. En 1984, Pierre Lescure, co-fondateur de Canal+, appelle Michel Denisot, qui travaillait alors pour TF1, et l’invite à rejoindre l’aventure naissante. « Je n’ai pas réfléchi une seconde, c’était une chance de participer à quelque chose d’unique », se souvient Michel Denisot. À cette époque, Canal+ fait face à de nombreux doutes : certains médias prédisent déjà son échec, mais l’audace de la chaîne et l’enthousiasme de ses fondateurs finiront par faire mentir les critiques.
Le berceau des talents
Au fil des années, Canal+ devient le terrain de jeu d’une nouvelle génération d’artistes et d’animateurs, que la chaîne va faire émerger et accompagner dans leurs premiers pas. Michel Denisot, figure de l’émission Le Grand Journal, a vu défiler des jeunes talents encore inconnus, parmi lesquels Omar Sy, Jamel Debbouze, ou Louise Bourgoin, devenus des acteurs et animateurs du cinéma et de la télévision française. « Canal+ a été un laboratoire où chacun pouvait tester, essayer, se réinventer », explique Michel Denisot dans son livre. Cette effervescence a permis de construire une identité forte autour de Canal+, et de donner leur chance à des talents qui sont aujourd’hui devenus des références.
En plus d’être un incubateur de talents, Canal+ a marqué le monde du cinéma en France et à l’international. Dès ses débuts, la chaîne a contribué au financement du cinéma français et comme partenaire du Festival de Cannes. Les émissions spéciales et les retransmissions en direct depuis le tapis rouge ont permis de démocratiser l’événement, créant un lien entre le public et le monde du cinéma. « Pendant le Festival de Cannes, on vivait avec les stars, on partageait leur quotidien », raconte Michel Denisot. « La magie de ces rencontres a donné un élan unique à la chaîne. »
Pour Michel Denisot, « Canal+ n’a jamais cessé d’innover et de surprendre. Elle fait partie de l’histoire culturelle de la France, et son influence est visible partout, que ce soit dans le cinéma, la télévision ou même les nouvelles plateformes. »
