Depuis Cannes,
Dans un entretien avec Mark Read, directeur général de WPP, Elon Musk estime que X (anciennement Twitter) a fait évoluer son offre commerciale en améliorant le ciblage publicitaire et en fournissant aux utilisateurs un contenu utile.
La liberté d’expression avant l’argent
Sur la scène lumière du Palais des Festivals, Elon Musk a expliqué sa position en la renforçant. « Tout d’abord, ce n’était pas destiné aux annonceurs dans leur ensemble. Cela concernait la liberté d’expression », et d’ajouter : « Il est important d’avoir une plateforme mondiale de liberté d’expression où des personnes ayant un large éventail d’opinion peuvent exprimer leurs vues. Dans certains cas, des annonceurs insistaient pour censurer.
« Au bout du compte, si nous devons choisir entre censure et argent, ou liberté d’expression et perte d’argent, nous allons soutenir la liberté d’expression. Ce qui est, je pense, la bonne décision morale », explique-t-il.
C’est une position audacieuse pour une plateforme dépendant à 90% de ses revenus publicitaires. Avec des revenus en baisse de 50% à 2,5 milliards de dollars en 2023, Elon Musk est venu à Cannes avec un message corporatif réfléchi pour attirer de nouveau les annonceurs.
En réponse à la question de Mark Read sur la brand safety, le patron de X a déclaré : « Je crois en une sorte de liberté de choix. Les annonceurs ont le droit d’apparaître à côté de contenus qu’ils jugent compatibles avec leur marque. C’est tout à fait normal. »
« Ce qui n’est pas acceptable, c’est d’exiger qu’il n’y ait aucun contenu avec lequel ils ne sont pas d’accord sur la plateforme. Une entreprise comme Red Bull sera probablement plus aventureuse que d’autres marques vendant des jouets pour bébés. »
Il a ajouté : « Cela ne signifie pas que les gens peuvent dire des choses illégales, c’est la liberté d’expression dans les limites de la loi. »
Il vaut mieux être authentique que filtré
Avant d’acquérir Twitter, en 2019, Elon Musk a incité la Securities and Exchange Commission (SEC) à engager des poursuites contre lui pour violation des règles de la SEC et diffusion d’informations trompeuses concernant un financement pour rendre Tesla privé, puis pour violation d’un accord de règlement.
Donc, Mark Read a demandé, regrette-t-il parfois certains de ses tweets ?
« Je me tire parfois une balle dans le pied », a noté Elon Musk. « Mais au moins, c’est authentique, ce n’est pas une sorte de communication PR décidée. Si vous êtes un être humain normal et que vous parlez librement, il y a des moments où vous direz des choses que vous regrettez ou qui sont stupides, mais si vous passez constamment par un filtre, vous n’êtes plus authentique. Je pense qu’il vaut mieux être authentique que de passer par un filtre. »
Elon Musk voit la publicité comme une forme de contenu, et lorsqu’elle est présentée aux bonnes personnes, elle est « utile » et appréciée. « Mais si vous voyez une publicité pour un produit que vous n’achèterez jamais, c’est mauvais. »
Il a cité Vogue, la bible de la mode vieille de 131 ans de Condé Nast, comme exemple, en disant : « Vogue est principalement constitué de belles publicités. »
X fait évoluer son offre commerciale en tenant compte de cela, en améliorant le ciblage publicitaire et en offrant aux utilisateurs un contenu utile, qu’il s’agisse de publicités ou autre. Il a déclaré que les capacités de correspondance publicitaire de X sont désormais entièrement basées sur l’IA, traitant le contenu et les publicités de manière égale.
« Cela vaut la peine d’essayer et je suis intéressé par des retours critiques », a-t-il déclaré. « X se concentre sur la présentation de publicités aux personnes qui les trouveront intéressantes. Nous avons fait des progrès et nous en ferons encore. »
Il a ajouté : « Du point de vue de la sécurité des marques, je pense qu’à ce stade, chaque examinateur tiers nous a attribué un A+ en sécurité des marques. »
Elon Musk a pu faire cette déclaration aujourd’hui après que le Trustworthy Accountability Group a réémis lundi un certificat de sécurité des marques à X, suscitant des critiques de la part des observateurs. En avril, le vérificateur d’annonces DoubleVerify a annoncé que la note de sécurité des marques de la société de médias sociaux entre octobre 2023 et mars 2024 était de 99,9%, et non les scores précédemment rapportés qui variaient de 70 à 90%.
X compte 550 millions d’utilisateurs actifs mensuels, ce qui est considérablement plus petit en tant que plateforme sociale que le groupe Instagram/Facebook Meta (3,24 milliards), mais Elon Musk a souligné la qualité de sa base d’utilisateurs.
« Si vous essayez d’atteindre les décideurs seniors, si vous voulez atteindre les personnes les plus influentes au monde, qui ne sont pas seulement des influenceurs sur les réseaux sociaux mais dirigent des entreprises, des pays et évidemment des intellectuels du monde – les personnes qui écrivent – alors la plateforme X est de loin la meilleure », a-t-il déclaré.
« C’est presque le seul moyen de les atteindre. Ils ne regardent pas la télévision, ils ne font pas de vidéos TikTok. »
À propos de la presse
Sur scène à Cannes, Elon Musk a prédit un rôle décroissant pour le journalisme traditionnel face à l’agrégation en temps réel de la « sagesse » collective de dizaines de millions de personnes.
« Le rôle du journalisme conventionnel devient plus petit », a-t-il déclaré.
« Ce que nous faisons sur la plateforme X, c’est utiliser l’IA pour agréger les contributions de millions d’utilisateurs. Je pense que ce sera vraiment le nouveau modèle de l’information, qui consiste à recueillir des informations auprès des personnes sur le terrain, des experts dans le domaine.
« Et les personnes qui sont sur le terrain, quel que soit l’événement dont on parle, et à agréger cela en un flux d’actualités en temps réel. Et je pense que pour la plupart, ce sera mieux que les chaînes nationales. »
Parlant de la presse, il a déclaré : « L’article peut être faux, souvent il l’est, mais il n’y a pas de réponse en temps réel à l’article. Vous ne voyez aucune réponse en temps réel. Donc, je pense qu’il y a encore un rôle pour le journalisme conventionnel. Mais il devient de plus en plus petit au fil du temps.
« Le fait est que les experts dans le domaine en savent plus que les journalistes, et les personnes qui sont sur le lieu de l’événement sont des observateurs de première main, alors que le journaliste n’est généralement pas là. »
Il a ajouté pour bonne mesure : « Ils les journalistes lisent juste l’internet et l’impriment. En gros. »
Il y avait beaucoup à digérer pour les participants du festival des médias et de
la publicité, mais dans un geste controversé du PDG de WPP, Mark Read a choisi de ne pas prendre de questions de la presse, préférant entendre les délégués publicitaires.
Cela a conduit l’un des hommes les plus puissants du monde à être interrogé sur ce qu’il ferait de tout son argent et ses réflexions sur l’extension de sa vie.
Et puis il est parti — engagé dans une interview avec Piers Morgan, qui est à Cannes avec ses employeurs, News UK, propriétaire de TalkTV.
