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Devoir de philo

Devoir de philo

L’édito de The Media Leader Dimanche du 1er décembre 2024

Ce matin, au milieu des photos prises par des amis, des autos et autres groupes de rock qui peuplent le fil de mes réseaux sociaux, je suis tombé en arrêt sur un tableau de Rembrandt intitulé « Philosophe en méditation ». C’est une composition d’une beauté saisissante. On y voit un vieil homme plongé dans ses pensées au fond d’une pièce au plafond voûté d’où part un escalier en colimaçon. Je vous renvoie à la description beaucoup plus précise que Wikipédia fait de cette œuvre dont vous pourrez trouver la reproduction sur cette même page. Quant à moi, j’ai demandé à l’IA de s’en inspirer mais vous pourrez constater en regardant le résultat qui illustre ce papier que c’est raté. Soit que je ne sache pas composer le prompt, ce qui est probable, soit que Midjourney ne soit pas à la hauteur de Rembrandt, ce qui est certain. Mais là, n’est pas – seulement – la question. Hormis sa composition parfaite, ce qui m’a interpellé dans ce tableau, c’est son sujet : le philosophe. J’ai eu 8 en philo au bac. Huit. C’était il y a fort longtemps, je ne me souviens d’aucune de mes autres notes aussi précisément — si ce n’est que celle des maths était forcément pire — mais cela m’a marqué. Non que je n’aie jamais envisagé d’embrasser cette carrière (à l’époque je me voyais encore pilote de course, c’est dire le niveau de maturité), mais dans mon calcul pour obtenir le diplôme, il me fallait un nettement meilleur résultat. Que je pensais pouvoir obtenir compte tenu de ma moyenne de l’année. Pourtant, malgré ce huit infamant, j’ai été admis de justesse grâce à une note exceptionnelle en histoire. Il faut croire que je ne suis pas trop mauvais pour en raconter.

Vieux bébés

Et si je vous narre ces lamentables détails de mon passé de lycéen, c’est parce que je me suis retrouvé cette semaine, non dans un cours de philo, mais dans une salle où se tenait un événement professionnel au titre qui aurait fait une bonne dissertation de classe terminale. « Faire rêver ou faire face ». Vous avez deux heures. C’était exactement la durée de cette conférence organisée par le Club des annonceurs avec le concours d’Usbek et Rica (et dont The Media Leader était partenaire, autopromo gratuite). Le sens de la question portait moins sur l’introspection que sur l’attitude que les communicants doivent adopter face aux défis de notre monde en péril. La réponse est au moins aussi complexe que celle sur laquelle j’avais planché au siècle dernier. Car la ligne est étroite entre la créativité appétissante et les messages pleins de bonne conscience. C’est le défi que doivent relever les agences et les marques que de continuer à se faire remarquer sans tricher avec la réalité. Cette semaine, dans un autre post sur un réseau sur lequel vous pouvez me retrouver tous les jours (autre autopromo tout aussi gratuite), j’ai appris que BETC, l’une des agences françaises les plus créatives, fêtait ses 30 ans. Et que les bébés qu’elle a imaginés pour Evian en avaient 15. Ce qui est un âge respectable mais surtout la preuve que la créativité peut enchanter sans empêcher de prendre ses responsabilités. Et de se regarder dans la glace.

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