Elon Musk en superstar à Paris refuse une censure de Twitter
Au Dôme de Paris, salle de spectacle habituée à accueillir les stars de la chanson ou du stand-up, le public a multiplié les ovations debout et crié « We love you Elon! » pour la vedette des nouvelles technologies, ainsi que pour sa mère assise au premier rang, sans même attendre d’y être invité par Maurice Lévy, cofondateur de VivaTech et maître de cérémonie du moment le plus attendu de cette édition 2023.
Selfies à distance en pagaille, stories sur les réseaux sociaux… Les fans les plus fervents du milliardaire américain ont préféré immortaliser leur présence à quelques mètres du propriétaire de Twitter.
Elon Musk a ainsi évoqué le futur de Twitter et refusé l’idée d’une censure. Il a défendu de nouveau le principe de la liberté d’expression sur le réseau social, en réponse à des questions sur sa conformité aux règles de régulation de l’UE et sur le cyberharcèlement.
Devant 3 600 personnes au Dôme de Paris, interrogé par la directrice générale d’Orange Christel Heydemann, le milliardaire américain a botté en touche et s’est contenté d’affirmer que Twitter respectait les lois de chaque pays.
Au passage, il a reconnu qu’il avait payé trop cher le site de micro-blogs. « Si je suis si intelligent, pourquoi l’ai-je payé aussi cher ? » a-t-il ironisé, alors qu’il a déboursé 44 milliards de dollars pour cette opération.
Alors que la patronne d’Orange l’interpellait abruptement sur les raisons pour lesquelles Twitter vient de quitter le code de bonne conduite de l’Union européenne sur la désinformation, Elon Musk lui a répliqué: si “quelqu’un qui dit quelque chose que vous n’aimez pas” est bloqué, “ce n’est qu’une question de temps pour que la censure se retourne contre vous”.
« La liberté d’expression compte », a insisté Elon Musk, connu pour ses positions libertariennes sur ce sujet.
« Nous devons avoir autant de liberté d’expression que nous le permettent les lois des différents pays », a-t-il ajouté, « et il ne me semble pas juste de dire que Twitter va au-delà des lois » sur le sujet.
Fin 2022, le Commissaire européen Thierry Breton avait sommé Twitter, sous peine d’une amende de 6% de son chiffre d’affaires, de contrôler davantage ses contenus et de respecter le DSA (Digital Services Act) sur la régulation des grandes plateformes, qui s’appliquera dans les prochains mois.
Fin mai, lorsque Elon Musk a fait sortir Twitter du code de bonnes pratiques de l’UE sur la désinformation, le ministre français du Numérique Jean-Noël Barrot a, à son tour, menacé de bannir Twitter.
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