L’autorité britannique de la concurrence, la CMA, a annoncé jeudi enquêter sur le partenariat entre Alphabet, la maison mère de Google, et la société américaine d’intelligence artificielle (IA) générative Anthropic.
La CMA « dispose d’informations suffisantes concernant le partenariat entre Alphabet et Anthropic pour lui permettre d’entamer une enquête » préliminaire, qui pourra ou non déboucher sur des investigations approfondies, a indiqué le gendarme de la concurrence dans une décision mise en ligne sur son site internet.
Google avait annoncé l’an dernier un partenariat avec Anthropic dans l’informatique à distance (cloud). Selon la presse, il aurait aussi décidé d’investir jusqu’à 2 milliards de dollars (1,85 milliard d’euros) dans la société d’intelligence artificielle.
Le régulateur britannique devra décider si ce partenariat peut s’apparenter à une fusion et, le cas échéant, s’il est susceptible d’entraîner une « diminution substantielle » de la concurrence au Royaume-Uni.
« Google est engagé dans la création de l’écosystème d’IA le plus ouvert et le plus innovant au monde. Anthropic est libre d’utiliser plusieurs fournisseurs de cloud et le fait, et nous n’exigeons pas de droits technologiques exclusifs », a réagi un porte-parole du groupe auprès de l’AFP.
La CMA avait annoncé le mois dernier mettre un terme à son enquête sur le partenariat entre Anthropic et Amazon, jugeant son enquête non « pertinente » sur le marché britannique.
Elle avait notamment estimé que le chiffre d’affaires d’Anthropic au Royaume-Uni, inférieur à 70 millions de livres, était trop faible.
Google, Salesforce et Amazon
La start-up basée à San Francisco a levé au moins 7 milliards de dollars depuis 2021, la majorité en 2023, grâce à des investisseurs tels que Google, Salesforce et surtout Amazon.
La CMA, mais aussi la Commission européenne dans l’UE ou l’autorité américaine de la concurrence (FTC), accentuent depuis plusieurs mois leur surveillance du marché de l’IA générative.
Le régulateur britannique avait annoncé en mai laisser le champ libre à une autre opération, concernant Microsoft: son partenariat avec Mistral AI, dévoilé en février, sur l’IA conversationnelle de la société française.
La CMA a aussi mis fin début septembre à son enquête sur l’embauche par Microsoft de plusieurs employés de la start-up Inflection AI, considérant là aussi qu’elle ne risquait pas de porter atteinte à la concurrence.
