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La dernière vitrine

La dernière vitrine
Grands hommes oubliés par Midjourney (Image générée par l'IA).

L’ÉDITO de The Media Leader Dimanche du 26 mai 2024

À quelques centaines de mètres de chez moi, il y a une boîte à livres. Bonne nouvelle, me direz-vous. Très, surtout pour quelqu’un qui ne peut s’empêcher d’entrer dans les librairies, petites ou grandes, indépendantes ou marques nationales, et d’en sortir avec au moins un ouvrage et généralement plus. Ce qui conduit naturellement à un encombrement majeur des rayonnages maison qui sont pourtant conséquents. C’est pourquoi, de temps à autre, je choisis quelques bouquins pour le voyage vers l’armoire vitrée publique, ce qui leur permettra de rencontrer de nouveaux lecteurs. Le choix n’est pas toujours facile et les critères sont variables mais les élus ne méritent pas d’être relus. C’est ainsi qu’il y a quelque temps, face à l’impossibilité de trouver de la place dans les rayonnages, j’ai procédé à cet exercice et que je suis tombé sur les mémoires d’un publicitaire des années 70 à 90. Un grand patron de réseau américain, respectable et respecté mais tombé dans l’oubli. Et même en feuilletant ses souvenirs, les personnalités dont il se félicitait d’avoir été proche, grands patrons, marketeurs ou hommes d’influence, ne m’évoquaient rien. Au début de ma carrière, j’avais pourtant croisé l’auteur dont la stature était à la hauteur de son importance. Mais le temps est passé et ses souvenirs n’évoquent plus grand-chose, même pour un type comme moi (c’est-à-dire pas de première jeunesse). Cette histoire m’est remontée à l’esprit cette semaine à Vivatech. J’y ai croisé plein de gens de tous âges, mais surtout Maurice. Est-il utile de préciser son nom ? J’ai beaucoup de souvenirs avec lui mais le rencontrer dans cet incroyable événement dont il est l’initiateur m’a interpellé. Car je le revois lors de la première conférence de presse de présentation de Viva Technology dont le journal que je dirigeais fut l’un des premiers partenaires BtoB. Loin des Echos, certes, mais quand même. Et j’avoue que je n’avais pas tout compris face à l’enthousiasme de Maurice qui décrivait ce qui n’était ni un salon, ni une conférence, ni un meeting de start-up mais tout cela à la fois et plus encore. Cela semblait fou et démesuré. Je n’avais pas bien capté mais sa verve m’emportait. Lui, il avait tout compris, la suite l’a prouvé. Et je ne sais pas s’il a l’intention d’écrire ses mémoires, mais il n’y a aucune chance en ce qui me concerne, que si tel est le cas son livre termine dans la vitrine du bout de la rue.

Retrouvez Frédéric Roy sur LinkedIn et dans TheMediaLeader Dimanche

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