Laurent-Eric Le Lay : « Tous les Français regarderont les JO à un moment donné »
A J-30 de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, Laurent-Eric Le Lay, directeur des sports à France Télévisions, revient sur les dispositifs mis en place par le diffuseur national, et de l’intégration des programmes sportifs dans la stratégie du groupe.
The Media Leader : Les JO, c’est dans un mois ! France Télévisions se prépare à couvrir l’événement de manière exhaustive avec 50 heures de programmes sur France 2 et France 3, et 250 heures sur le numérique. Êtes-vous satisfait du dispositif ?
Laurent-Eric Le Lay : Oui, nous sommes satisfaits du dispositif, car il est difficile de faire beaucoup plus. Nous consacrons nos deux chaînes principales, France 2 et France 3, à la diffusion des JO toute la journée. C’est une première dans l’histoire de la couverture des Jeux olympiques à la télévision. De plus, nous avons l’opportunité de créer une troisième chaîne disponible sur france.tv. Le dispositif est extrêmement large et ambitieux, offrant un grand choix aux téléspectateurs français quant aux épreuves qu’ils peuvent regarder.
The Media Leader : Pouvez-vous nous en dire plus sur les lignes éditoriales de chaque chaîne ?
L-E.L-L : France 2 se concentrera sur les grands moments et les grandes disciplines olympiques comme l’athlétisme et la natation la première semaine, avec pour objectif de montrer chaque médaille française. France 3 se concentrera sur les sports collectifs et les sports dits de « temps long », comme les matchs des équipes de France et certains sports internationaux qui intéressent le public français. Nous aurons également une chaîne numérique, france.tv Paris 2024, axée sur les sports urbains et de glisse comme le basket 3×3, le breakdance, le BMX, et le skateboard, avec une dimension interactive permettant aux téléspectateurs de dialoguer avec les commentateurs et les animateurs.
The Media Leader : Comment construisez-vous la couverture des Jeux paralympiques ?
L-E.L-L : Pour les Jeux paralympiques, nous aurons une couverture 24h/24 sur France 2 et France 3 alternativement. Sur le numérique, nous proposerons l’intégralité des épreuves avec un canal par épreuve. Cela permettra aux passionnés de suivre tous les matchs de leur discipline préférée.
The Media Leader : Une étude récente indique que 55% des Français ont l’intention de suivre les JO. Comment comptez-vous convaincre les 45% restants ?
L-E.L-L : Je pense que tous les Français regarderont les JO à un moment donné. Les Jeux sont un événement familial par excellence. Par exemple, 43,3 millions de Français ont regardé Roland-Garros cette année, donc nous sommes assez confiants sur le fait que l’événement en France attirera une large audience.
The Media Leader : En moyenne, combien de téléspectateurs espérez-vous réunir ?
L-E.L-L : Nous ne faisons pas de calculs d’audience précis. Comme les JO seront diffusés sur trois réseaux, il faudra additionner les audiences. Les événements sportifs organisés en France bénéficient généralement d’une audience supplémentaire, comme on l’a vu avec la Coupe du monde de rugby.
The Media Leader : Qu’en est-il des dispositifs digitaux en plus de france.tv Paris 2024 ?
L-E.L-L : Nous mettons en place de nombreux dispositifs digitaux pour permettre à ceux qui n’ont pas vu certaines disciplines de les revoir en replay, soit en intégralité, soit sous forme d’extraits ou de résumés. Nous utiliserons beaucoup les réseaux sociaux et le site d’information France Info pour couvrir les JO.
The Media Leader : Pensez-vous poursuivre la couverture des sports urbains après les JO ?
L-E.L-L : Nous verrons. Chaque sport a ses spécificités et nous couvrons déjà beaucoup de sports olympiques tout au long de l’année. Nous continuerons à diffuser ces sports en fonction des opportunités qui se présenteront.
The Media Leader : Concernant les grands événements comme les Coupes du monde de football, est-ce quelque chose qui pourrait vous intéresser ?
L-E.L-L : Pour l’instant, M6 a acquis les droits des deux prochaines Coupes du monde. Nous sommes toujours intéressés, mais nous avons aussi un budget à respecter. En revanche, nous avons acquis les droits des Jeux olympiques jusqu’en 2032, ce qui inclut les éditions d’hiver en Italie et les éditions d’été à Los Angeles et en Australie.
The Media Leader : Roland-Garros vient de se terminer. Quel bilan faites-vous de l’édition 2024 ?
L-E.L-L : Nous avons un bilan très positif avec un reach de plus de 43 millions de téléspectateurs, supérieur de 3 millions à celui de l’année dernière. Grâce aux deux toits installés sur les courts Suzanne Lenglen et le Philippe Chartrier, nous avons pu assurer une diffusion continue malgré les conditions météo. Les finales ont aussi été très suivies, avec des pics d’audience élevés.
The Media Leader : Sera-t-il possible de voir un jour les matchs en nocturne de Roland-Garros sur France TV ?
L-E.L-L : Pour l’instant, ce n’est pas prévu. Ces matchs de soirée coûtent cher et les affiches sont difficiles à anticiper. Nous préférons diffuser le tennis en journée, ce qui correspond aux habitudes des téléspectateurs français.
The Media Leader : Après une année 2024 sportive intense, pensez-vous que le service sport aura le blues en 2025 ?
L-E.L-L : Peut-être un peu, mais nous aurons toujours de beaux souvenirs en tête et beaucoup d’événements sportifs à couvrir. En 2025, il y aura encore de nombreux événements comme le Tour de France, Roland-Garros, et les Coupes d’Europe de rugby.
The Media Leader : Une dernière question sur l’avenir de l’audiovisuel public. Est-ce un sujet qui pèse sur le service sport à l’approche des JO ?
L-E.L-L : Nous sommes concentrés à 100% sur les JO et les événements à venir. Nous avons beaucoup de travail et nous restons focalisés sur nos objectifs.
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