Le mensuel Philosophie Magazine lance mardi le site Philonomist, un média en ligne accessible sur abonnement qui veut «parler différemment du monde du travail et de l’entreprise», selon son équipe. «On fait de la philosophie politique depuis 2.500 ans mais aujourd’hui la valeur cumulée des GAFAM (Google, Amazon…) dépasse le PIB de la France», a souligné le créateur et dirigeant du magazine, Fabrice Gerschel, lors d’une présentation vendredi.
«Quand on a atteint l’équilibre financier en 2010, on s’est dit qu’on allait amener la philosophie dans tous les domaines où elle peut aider les gens», a-t-il expliqué, indiquant avoir démarré en 2015 une activité de séminaires après avoir reçu spontanément des appels de groupes qui cherchaient des philosophes pour réfléchir. Pour lui, le prolongement naturel de cette activité «en pleine croissance» était un média, d’où la naissance du pure-player bilingue (anglais et français) Philonomist, qui dispose de sa propre rédaction de 5 permanents épaulés de pigistes, des «journasécosophes», plaisante l’éditeur. «Pense-t-on mieux seul ou à plusieurs ?», «L’audace», «L’art de la bise», le site propose une large variété de sujets et de formats (les temps de lecture sont affichés sous les titres) répartis dans trois thématiques : le prospectif, l’organisationnel (pratiques managériales…) et le point de vue de individu (le sens que l’on donne au travail), explique la rédactrice en chef Anne-Sophie Moreau. «Nous n’avons pas de ligne politique, nous laissons s’exprimer tous les points de vue. On va rebondir sur l’actualité mais on ne fera pas de suivi par secteur», ajoute la journaliste, qui a notamment piloté le lancement en 2011 d’une version allemande de Philosophie Magazine, diffusée aujourd’hui à 25.000 exemplaires. «Notre but n’est pas de faire de la communication, si on interroge des chefs d’entreprises c’est dans le cadre d’une réflexion», précise la rédactrice en chef citant en exemple un échange entre le philosophe Gaspard Koenig et un ancien dirigeant de Lafarge Bertrand Collomb sur la responsabilité de l’entreprise. «On veut aussi parler différemment du monde du travail, sortir de la sécheresse managériale», avec des sujets plus légers et l’explication de notions à la mode comme «la holacratie» (système sans véritable chef où les décisions sont prises par des équipes autonomes) ou «les xenials» (la génération entre baby-boomers et millenials), raconte-t-elle. Lancé en 2006, Philosophie Magazine se vend chaque mois à 46.000 exemplaires en moyenne et compte 6.000 abonnés numériques. Philonomist vise «2/3.000 abonnés d’ici 2 ans», notamment des entreprises. L’opérateur Orange a déjà souscrit un abonnement pour ses salariés.
(Avec AFP)
