Retour en scène
L’ÉDITO de « TheMediaLeader Dimanche » du 19 mai 2024
Eh bien, il ne sera pas parti bien longtemps ! Mais, non, je n’en suis pas encore au stade Delon à parler de ma trombine à la troisième personne. C’est de Nicolas de Tavernost dont je parle, bien sûr. Il revient chez CMA CGM, le groupe de Rodolphe Saadé qui a décidément le vent en poupe (comme c’est finement amené pour une entreprise de transport maritime). Qui pouvait croire que cette fine lame, sans qui le groupe M6 ne serait pas ce qu’il est, allait rester chez lui, ne sortant que pour justifier quelques jetons de présence de conseils d’administration prestigieux ? Je ne sais pas en quoi il peut aider le nouveau tycoon de Marseille, mais j’espère qu’il aura toujours sa liberté de parole. Pour l’avoir interviewé plus d’une fois, il est ce qu’on appelle un très bon client. Quand tu réécoutes l’enregistrement, il y a toujours quelques traits aussi acérés qu’imparables. Il suffit de choisir pour faire le titre. Et je pense que cela a dû manquer à mes amis et confrères ces dernières semaines pour commenter le projet du gouvernement de regrouper tout l’audiovisuel public dans une sorte de BBC à la française. Connaissant les profondes convictions libérales de celui qui avec feu Patrick Le Lay, ne manquait jamais de piques à l’intention de la politique audiovisuelle de l’Etat, je suis sûr qu’on n’aurait pas été déçu. Il est vrai qu’il y a de quoi dire sur ce vaste projet. Je n’aurai certainement pas la prétention de trancher un sujet aussi complexe. Je ne suis pas un décideur armé de chiffres et de certitudes mais un simple commentateur. Avec toutefois un peu d’expérience due à l’âge. Ce qui peut expliquer cette impression de déjà-vu, comme disent les Anglais. Les grèves annoncées, les débats furieux, les tribunes outragées dans la presse, les amendements par milliers à l’Assemblée, les avancées et reculades du gouvernement au gré des alliances politiques. Toutes choses qu’on a déjà vues lors de la privatisation de TF1, de la création de France Télévisions et de quelques autres réformes du PAF (et non, je n’étais pas déjà dans le métier à la création de l’ORTF, merci de le noter). Alors tout cela est-il bien nécessaire ? Il est bien trop tôt pour le dire mais cela a au moins une vertu. Celle de nourrir cet édito du dimanche. Et si ce retour vous fait plaisir autant qu’il m’est agréable, alors c’est une très bonne chose.
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