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X : les rapports s’enveniment entre le Brésil et Elon Musk

X : les rapports s’enveniment entre le Brésil et Elon Musk
Le tweet d'Elon Musk, publié sur X le 8 avril 2024

Tout a commencé il y a une dizaine de jours (le 6 avril), quand Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême du Brésil, a demandé à X, la suppression de comptes détenus par des utilisateurs liés à la tentative du coup d’état du 8 janvier 2023 à Brasilia et diffusant des fakes news, ou tenant des propos haineux. Suite à cette demande, le patron du réseau social s’en est pris via un tweet au Juge, menaçant de réactiver tous les comptes suspendus et de fermer les bureaux de X au Brésil, s’il devait payer l’amende de 18 000 euros (100 000 réaux) par profil réactivé. Suite à ces réactions, le juge a décidé d’inclure Elon Musk dans l’enquête sur les milices digitales. Une procédure ciblant des groupes qui menacent la démocratie depuis 2021.

Elon Musk, caché derrière le sacro saint argument de la liberté d’expression, a insulté Alexandre de Moraes le traitant de dictateur, rajoutant qu’il tenait en laisse le président Lula et qu’il fallait qu’il soit destitué. Si Elon Musk, la semaine dernière, a trouvé l’appui inconditionnel, pour combattre le gouvernement brésilien, auprès du président d’extreme droite d’Argentine Javier Milei, le Brésil vient de faire savoir que l’ensemble de son achat d’espace est suspendu sur X. Selon la revue économique Carta Capital, jusqu’à présent, le gouvernement a investi 5,4 millions de BRL dans la publicité au X, selon les données du Portail de la transparence. Rien qu’entre 2023 et 2024, 654 152,85 de réaux ont été investis sur le réseau. Chez X Brésil, le directeur juridique Diego de Lima Gualda a annoncé sa démission du réseau social.

Le rôle des milices digitales au Brésil

Le Brésil depuis les élections ( 2018) qui ont vu accéder au pouvoir, Jair Bolsonaro, est ciblé par des organisations qui déploient en masse de fausses informations, des propos d’utilisateurs ouvertement haineux et tente d’influencer l’opinion. Le Brésil compte plus de 180 millions d’accès à Internet, le réseau le plus utilisé est whatsapp. Il est devenu un des outils de propagande massive jusqu’à ce que Meta décide d’abandonner la fonctionnalité de partage de groupe. Mais n’étant pas modérer, il a permis un lavage de cerveau de grande envergure ( payé par des entreprises et des services étrangers ) car selon une étude divulguée par le Sénat brésilien,  pour 79 % des utilisateurs, l’application est la principale source d’information. Une information fiable puisqu il s’agit du réseau utilisé entre relations proches. La presse, la television, les journalistes, les artistes dévalorisés par l’extrême droite, une grande majorité des brésiliens s’est réfugiée dans les informations envoyées via les réseaux sociaux. Le combat contre ces systèmes est un sujet très sérieux dans le pays ou la démocratie reste fragile. En 2024, se tiendront les élections municipales dans tout le Brésil.

Mais quelles sont les audiences de X ?

X ne compterait que 22 millions d’utilisateurs au Brésil (Data Reportal). Whatsapp est le premier réseau avec environ 169 millions d’utilisateurs, il est suivi par YouTube (144 millions) Instagram (134 millions), Facebook (111 millions),TikTok (98 millions).  Selon Data Reportal, les données publiées dans les propres outils de planification publicitaire de X (Twitter) montrent que la portée publicitaire potentielle de X au Brésil a diminué de 2,2 millions (-8,9 %) entre le début de l’année 2023 et le début de l’année 2024. Au niveau mondial X comptabiliserait selon Elon Musk en novembre 23, 250 millions d’utilisateurs actifs quotidiens. Ce sont 564 millions d’utilisateurs actifs mensuels comptabilisés dans le rapport WeAreSocial/Meltwater, qui indique par ailleurs, que 7% de la population mondiale utilise X.

 

 

 

 

 

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