Coupe fil
L’édito de The Media Leader Dimanche du 17 novembre 2024
La vie est vraiment parfois bien faite. Pas mal non comme réflexion pour commencer un dimanche ? Je m’explique : pour l’édito de cette semaine, c’est-à-dire celui que vous avez sous les yeux, j’avais prévu de vous parler du démarchage téléphonique. Vous savez naturellement à quoi je fais allusion même si aujourd’hui vous ne devriez pas être dérangé. Mais dès demain matin, un 05 quelque chose ne manquera pas de s’afficher sur votre smartphone pour vous proposer des panneaux solaires ou des meubles de cuisine. Il est même possible que, comme six millions d’entre nous, vous êtes-vous inscrits sur Bloctel censé empêcher ces appels non désirés. Et sans aucun doute vous êtes-vous aperçu que cela ne servait à rien. Et voilà pourquoi je trouve la vie si bien faite. Car mes chers amis, j’ai le plaisir de vous annoncer que jeudi dernier, le Sénat a adopté une proposition de loi du sénateur (Horizons) de l’Aisne, Pierre-Jean Verzelen visant purement et simplement à interdire le démarchage téléphonique « sauf si le consommateur fait la démarche de transmettre son numéro à une entreprise parce qu’il est intéressé par une offre ». Ce qui a eu l’heur de plaire aux élus du Palais du Luxembourg non sans débats puisque le démarchage téléphonique représenterait 29 000 à 40 000 emplois. Ce qui ne les a pas empêchés d’adopter le texte à l’unanimité. C’est maintenant au tour des députés de s’y coller. On peut raisonnablement espérer qu’il n’y aura pas besoin de 49.3 pour le faire passer. Après tout le démarchage téléphonique ennuie tout le monde, de gauche à droite et inversement. Mais j’ai toujours été un peu rêveur.
Acceptabilité
Mais si je vous entretiens de ce texte dont il ne faut pas espérer d’effets avant 2026 – au mieux — c’est qu’il porte en lui la question fondamentale pour le marché publicitaire de l’acceptabilité. Le défenseur de la pub que je suis depuis des années ne peut que s’affliger des pratiques qui tuent toutes les louables initiatives des professions du secteur pour améliorer leur image. Il y a une quinzaine d’années, j’avais fait une enquête sur les spams dans le journal pour lequel je travaillais alors. À l’époque ces messages étaient le cancer des boîtes mails. Mais contrairement à la maladie, ces propositions douteuses et envahissantes étaient le fait d’actes conscients d’individus et non de virus ou de mutations génétiques. Et en cherchant un peu, il était facile de savoir qui était les plus gros pourvoyeurs de ces messages frauduleux. Mais aucune autorité ne s’y attaquait sérieusement. Et si, aujourd’hui, le flot a diminué c’est dû essentiellement à l’efficacité des logiciels de filtration. Nul ne s’est réellement attaqué à la racine du problème qui s’est déplacé ailleurs, et notamment dans nos smartphones. Or, pour nombre de nos concitoyens, ces messages non sollicités sont simplement de la publicité au même titre que celle qu’ils voient à la télévision ou entendent à la radio. Et c’est ainsi que des pratiques nocives éclaboussent un secteur vital de l’économie. J’ai parfois l’impression de me répéter, mais c’est parce que j’ai tout autant l’impression de ne pas être compris ni entendu. Mais rassurez-vous, je ne vous harcèlerai pas pour autant.
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