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Coups au cœur

Coups au cœur

Voici l’édito du dimanche 27 octobre 2024.
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Je roule trop vite. Pas toujours mais souvent et surtout quand je suis à moto. En voiture aucun problème, j’ai le temps de réfléchir au sens de la vie et à toutes autres sortes de questions aussi profondes dans les embouteillages. Mais rassurez-vous, je n’ai nulle intention de vous entreprendre de la pertinence de la réduction de la vitesse sur le périphérique parisien. Non, ce qui me préoccupe c’est que, ne respectant donc pas totalement la loi en la matière, il m’arrive d’avoir des coups au cœur quand j’identifie un courrier potentiellement menaçant pour mon portefeuille ou pour mon capital points, lequel est pour l’heure intact, je me plais à le préciser. Si je vous parle de mon rapport à la loi, c’est que je me demande si les dirigeants des grands groupes internationaux réagissent de la même manière. Est-ce que le patron de LinkedIn – qui s’appelle Ryan Roslansky au cas où vous ne le sauriez pas – a eu un coup au cœur en recevant le courrier l’informant qu’il s’était vu infliger une amende de 130 M€ par l’Union européenne pour non-respect des règles de consentement ? Je ne sais pas pourquoi, mais j’en doute. Pas plus qu’Elon Musk ou Mark Zuckerberg quand X ou Meta se font rattraper par une patrouille. Je ne dis pas qu’ils s’en balancent comme de leur dernier yacht, mais je suppose qu’ils doivent voir ça avec leurs conseillers juridiques et financiers en leur demandant de se débrouiller avec ça. Non sans avoir froncé les sourcils pour signifier leur désagrément

Petit déjeuner

Et Tim Cook ? A-t-il seulement sourcillé en lisant la lettre que les annonceurs et médias français lui ont adressée cette semaine ? Lui, vous le connaissez, c’est le CEO d’Apple. Et vous savez naturellement – puisque vous lisez tous les matins la newsletter de The Media Leader — que son groupe vient de lancer un système poétiquement appelé « Distraction Control » qui permet aux internautes surfant sur Safari de masquer manuellement des fenêtres pop-up ou des bannières publicitaires. Pour éviter d’être distrait. Ce n’est pas à proprement parler un ad blocker mais ça s’en rapproche. C’est pourquoi les principaux organismes représentant les médias, les agences et les annonceurs de notre beau pays se sont fendus d’une missive demandant à Tim de reconsidérer cette fonctionnalité particulièrement dommageable pour la santé des supports. Lesquels sont déjà suffisamment bousculés par les géants susmentionnés autant que par les révolutions technologiques à répétition. À l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas si le successeur de Steve Jobs a pris connaissance du courrier, ni s’il a l’intention de répondre. Je doute cependant qu’il ait eu un coup au cœur pendant son petit déjeuner – j’aime imaginer la scène — en découvrant la missive dans sa boîte mail. A-t-il seulement levé un sourcil d’un air distrait en se disant : « encore ? » Un peu comme lorsque je m’aperçois que le courrier redouté ne concerne qu’une amende pour stationnement interdit. Et comme on n’est pas près de lui retirer son permis…

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