Post-scriptum
L’ÉDITO de The Media Leader Dimanche du 23 juin 2024
En retrouvant la normalité – et la pluie — parisienne, je m’aperçois que j’ai oublié des tas de choses que j’avais prévu de vous dire à propos de ma semaine cannoise. Certaines futiles, d’autres un peu plus importantes. Les bracelets que les festivaliers portent aux poignets font partie des premières. Ces bouts de tissus sont à la fois un sésame, une preuve du statut de son porteur et pour certains, un accessoire de mode. Il est à peu près impossible d’entrer où que ce soit sans lui, ce qui fait que l’on termine la semaine avec des dizaines de rubans multicolores aux poignets voire sur tout l’avant-bras. Telles les décorations militaires, plus tu en as, plus tu es fier. En fin de semaine, l’accès au rooftop de Netflix, habituellement réservé aux clients et invités, a été ouvert à tous les porteurs d’un badge officiel du Festival. Et c’est ainsi qu’après avoir fait la queue et s’être fait attacher une parure évidemment rouge, j’ai pu accéder à une immense terrasse dominant la baie. L’intérêt ne résidait pas dans la vue, mais dans le village fait d’espaces matérialisant les principales séries de la plateforme. De la boulangerie d’Emily in Paris à l’univers inquiétant de Stranger Things en passant par l’ambiance british de Gentlemen, on se promène dans un mini parc d’attractions à la réalisation impeccable et à la saveur très américaine.
Instagrameurs
Et puis il y a les soirées. L’enjeu est de savoir comment accéder à telle ou telle plage pour écouter une star ou un DJ. Là encore, c’est le bracelet qui commande. Mais l’entregent peut aussi jouer son rôle. Car avoir un contact dans la place est le meilleur moyen de convaincre – en anglais — l’hôtesse de te laisser passer. Le problème est d’arriver à faire jouer ses relations à temps pour pénétrer dans l’espace convoité avant la fin du concert (expérience vécue, je n’en dirai pas plus). Mais quand tout se passe bien, alors on danse. Ce qui rend certainement difficile à comprendre la nature de cet événement pour les passants de la Croisette. Un soir, croisant deux jeunes filles, j’ai entendu la première, qui, lisant un texte sur son smartphone, expliquait que « chaque année les acteurs mondiaux de la publicité se réunissent à Cannes ». Ce à quoi la seconde répliqua sur le ton de l’évidence : « Ah oui ! C’est un truc d’instagrameurs quoi ». J’ai souri et me suis retenu d’intervenir. Car, après tout, elle n’avait peut-être pas complètement tort.
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